En cette nuit d'hiver, une tempête ravageait Dun Morogh. Une tempête d'une violence rare: les arbres pliaient sous les larges rafales du vent du nord, certains se brisant même. Les animaux s'enfuyaient. Vers où? Nul n'aurait pu le dire mais leur instinct les poussait à déguerpir, malgré le fait qu'ils n'avaient aucun endroit pour se protéger de la colère du ciel, les grottes étant occupées par des dangers pires encore. Dans tous les villages les gens s'étaient cloîtrés chez eux, le froid réussissant quand même à traverser les épais blocs de roche pour s’immiscer dans les corps, glaçant les os jusqu'à la moelle. Seules les immenses forges de Forgefer arrivaient à réchauffer les nains pourtant habitués au froid. Au centre de la tempête, au dehors, un individu traînant ce qui semblait être un énorme sac avançait, pas un nain non, on distinguait seulement de grossières formes au cœur du brouillard opaque de neige qui empêchait de voir à plus d'un pied de soi. La silhouette d'un nain aurait été bien différente. Cette forme était plus... petite. Sous le vacarme du vent, on distinguait difficilement un léger, non, extrêmement léger bruit de métaux s'entrechoquant. Quelqu'un d'autre était sorti, cette nuit là. Orikk Thorgrim, lui, était un nain. Un officier de la garde de Forgefer dans la haute sphère de l'échelle sociale? Pourquoi était-il sorti cette nuit là. Il n'y a que lui qui aurait pu répondre. Toujours est-il qu'il rentrait à la capitale, il n'était plus très loin. Épuisé, il avançait tant bien que mal, motivé par la perspective de retrouver les siens, et de se réchauffer! Il aurait sauté dans la lave des forges de la ville sous la montagne si il en avait eu la possibilité. Soudain il eut une sensation de froid glacial, plus que le froid des lanières du vent. Son souffle fut coupé. Il s'effondra dans un fracas métallique, la lame sortant de son dos. Déjà, la neige prenait une teinte pourpre. Quelques instants après, les flocons avaient tout recouvert, tout effacé. La tempête dura deux jours, sans que plus personne ne sorte. le nettoyage des chemins indispensable, des nains déblayaient les allées de tous les tas de glace, les rayons du soleil les aidant de son mieux. A l'endroit où Orikk Thorgrim était tombé, il ne restait rien... Trois mois passèrent sans nouvelles de l'officier, bien que des gardes aient retourné Dun Morogh, rien n'y avait fait. Il fallait se rendre à l'évidence, la tempête l'avait emporté. Et un beau matin, un nain arriva à Forgefer, il portait un ensemble en mailles, avec par dessous une tunique et des jambières de cuir. Sa peau était blanchâtre, presque cadavérique. Il avait de longs cheveux noirs relâchés sur ses épaules. Chose étrange: ses yeux étaient vitrés, inanimés, bougeant quand même de droite à gauche. Le nain en marchant produisait un léger, non, extrêmement léger bruit de métaux s'entrechoquant. Arrivé devant les gardes de la ville on lui demanda son identité. Et le nain ne sut pas répondre... Il déclara en balbutiant, d'un ton nerveux: " - Je... Je ne sais pas... Et le plus gros des gardes de répondre d'une vois bourrue: - Vous ne savez pas qui vous êtes? Arrêtez de nous faire perdre notre temps et déclinez votre identité. - Je ne sais pas j'ai dit ! Je ne sais plus... plus rien sur moi... Je me rappelle juste de cette ville, enfin de son nom: Forgenclume. Les gardes, interloqués regardèrent le nouvel arrivant, puis chacun tournant la tête vers l'autre ils dirent de concert: - Forgefer ! Imbécile ! L'un continua: - Tu ne sais donc plus rien! Cela ne fait rien, tous les nains sont les bienvenus ici, tant qu'ils sont porteurs de bonnes intentions ! " " Porteurs de bonnes intentions "... Ces mots résonnèrent dans la tête de l'inconnu. Suite à son arrivée, on l'amena à l'office des voyageurs, chez un certain Baldor, dans le premier bâtiment de la ville, avec un intérieur étonnamment sombre: contre les murs, des étagères remplies de documents brunis. Des deux côtés de la pièce, des bougies éclairant timidement les gens présents, créant des ombres inquiétantes. Quand on lui présenta l'inconnu, Baldor devint livide, puis dit avec stupeur: " - Mais... Mais... Mais c'est Orikk Thorgrim, tout le monde le pensait mort ! " " - Mais enfin ce n'est pas possible, comment aurait-il survécu à la tempête, et où aurait-il passé ces derniers mois ? S'interrogea un des soldats. Baldor détourna le regarde, hésitant. Puis, d'un coup, il pâlit, des se rappelant une terrible nouvelle, il bafouilla: " - Oh mon dieu, vous ne savez pas ? - De? Demandèrent les gardes en chœur. - Sa... sa femme est tombée de la falaise hier, alors qu'elle cueillait des plantes. Se réveillant l'amnésique déclara d'une voix désinvolte: - Que voulez-vous que ça m' fasse? - Vous n'écoutez rien! Dites-lui, dit un des nains à Baldor. - Je... Vous êtes Orikk Throgrim ! - j'avais bien cru comprendre, mais même chose, ça ne m'affecte pas plus que la mort d'une inconnue je ne connaissais pas cette personne. - Qu'est-ce qu'on va faire de lui, s'enquit le directeur de l'office des voyageurs, tout renversé. Orikk Thorgrim était revenu, mais il ne l'avait pas reconnu, lui, un de ses plus vieux amis - Le ramener chez lui, rien d'autre à faire... " C'est alors que le revenant fut installé dans une noble maison de Forgefer, à trois étages spacieux. Des tapis rouges et dorées couvraient le sol, des torches accrochées aux murs finissaient d'épuiser leur carburant, n'ayant pas été réapprovisionnées. Sur une table de bois stylisée, un parchemin, contenant des mots incompréhensibles. On pouvait lire: [HRP] Premier chapitre de cette petite histoire, n'hésitez pas à poster un commentaire constructif. J'espère que vous avez pris du plaisir à lire ce texte ! Les fautes c'est toujours mieux par mp.[HRP]